Ecologie et nationalisme

Les esprits commencent seulement à infuser, mais les grandes lignes sont déjà tracées. L’écologie sera le grand thème du 21e siècle. C’est en fait logique et prévisible. Le mondialisme, le consumérisme, l’idéalisme déconnecté de la Révolution devaient forcément amener une réaction de dégoût et une volonté de retour aux sources. L’écologie représente cet espoir de retour d’un équilibre perdu.

Parallèlement, le nationalisme subit des mutations particulières. Les peuples du monde entier doivent réévaluer leur position dans un monde où les changements sont de plus en plus rapides. Les états-nations d’Europe semblent s’estomper en faveur de plus grands blocs capables de tenir tête à des poids lourds comme les Etats-Unis ou la Chine. Est-ce une bonne chose ? Nous l’aborderons une autre fois. Pour le reste de cet article, nous utiliserons nationalisme au sens large : reconnaissance de différences entre les peuples, volonté que chaque peuple conserve son territoire historique, etc.

La question qui nous intéresse aujourd’hui est celle du lien inextricable entre le nationalisme et l’écologie bien comprise.

L’écologie politique aujourd’hui : une écologie de surface

De nos jours, la gauche écolo-bobo revendique presque entièrement l’écologie politique. On constate toutefois une radicalisation du militantisme écologiste d’extrême-gauche avec une prise en importance relative de collectifs comme Extinction Rébellion ou Les Soulèvements de la Terre. Le lien se fait généralement autour d’un rejet du capitalisme et du productivisme. Ils perçoivent ces deux systèmes comme destructeurs pour l’environnement, car ils placent le profit au-dessus de tout. Ce sont d’ailleurs des positions partagées par le national-écologisme.

Le problème de cette position est qu’elle est difficilement tenable. Le projet original des libéraux, c’est-à-dire la gauche “de souche” consiste à “émanciper” l’homme de tout déterminisme. Sociaux à l’époque, ils devinrent économiques et finalement biologiques. Ce projet d’émancipation s’accompagne d’une vision progressiste : la technologie va émanciper l’homme et détruire les valeurs traditionnelles désormais obsolètes.

Il s’agit fondamentalement d’un projet religieux. Le projet libéral est une révolte contre les lois de l’univers, les lois de la Nature ; à l’époque, donc, contre la loi chrétienne. C’est l’homme qui veut être son propre dieu, sans aucun idéal supérieur. Les héritiers les plus radicaux de cette philosophie sont tous ceux dont le qualificatif commence par trans : transhumanistes, transsexuels, etc. Vouloir améliorer l’homme, l’amener à son plein potentiel est évidemment une bonne chose. Mais vouloir changer sa nature fondamentale est impossible, arrogant et franchement dangereux.

Il est donc bien étonnant de voir les héritiers de cette idéologie revendiquer l’écologie pour leur projet. A mon avis, la gauche écolo-bobo fait simplement preuve de flair politique, comme elle le fit jadis avec le socialisme qui pointait justement les souffrances du peuple, proie d’un capitalisme impitoyable, mais sans remettre en cause le libéralisme, notamment d’un point de vue anthropologique. En ce qui concerne la gauche radicale, je pense que la plupart ont un engagement sincère envers l’environnement. Ils deviennent progressivement idéologisées à gauche parce qu’il n’y a pas d’offre ailleurs.

La conséquence de cela, c’est que l’écologie politique reste une écologie de surface purement orientée autour de l’environnement. Pourtant, l’instinct de conservation qui sous-tend l’écologie devrait amener à concevoir l’homme comme une partie intégrante de son écosystème. Cela implique que l’homme soit lui aussi soumis à un ordre naturel et à des déterminismes biologiques. Au lieu de ça, l’écologie politique actuelle considère l’être humain comme une espèce de parasite qui détruirait la planète.

Ecologie et ordre naturel

Une véritable écologie, intégrale et profonde, conçoit l’homme comme une partie intégrante de son écosystème. Un tel mode de pensée implique que l’homme, comme n’importe quel autre vivant, soit soumis à des déterminismes biologiques. C’est ce qu’on appelle l’ordre naturel. Aller à l’encontre de ces déterminismes, voire nier leur existence, ne peut amener que le malheur.

On ne demande pas à une vache d’être ou de se comporter comme un taureau. L’on sait aussi très bien qu’en fonction de sa race, un chien présentera des caractères différents, y compris psychologiques. La comparaison peut sembler réductrice. Certes, l’être humain est bien plus développé. Il est naturel que son caractère unique l’amène à posséder un certain libre arbitre : sa condition biologique lui offre plus de possibilités de pensée et d’action. Mais comme tout être vivant sur cette terre, il est défini par ce que la Nature a voulu qu’il soit physiquement et psychologiquement. Accepter ce fait est est un acte de raison et d’humilité.

Conclusion

Une véritable écologie distingue deux parties. La première est l’environnement, c’est la “nature en dehors de nous”. La deuxième est l’ordre naturel, notre propre biologie humaine, c’est “la nature en nous”. Du point de vue de l’environnement, les mesures sont nombreuses :

  • Protection des habitats naturels, y compris celui de l’homme ! Chacun chez soi donc.
  • Élimination de la pollution et des perturbateurs endocriniens.
  • Assainissement des sols et promotion d’une agriculture “bio”, durable et locale.
  • Mise en place d’une politique énergétique rationnelle centrée autour du nucléaire, et investissement dans la recherche sur les nouvelles technologies.
  • Réduction de l’usage des énergies fossiles.
  • Et bien plus encore.

Mais cette logique de protection et de conservation doit aller plus loin. Pour reprendre l’expression, protéger la “nature en dehors de nous” implique de protéger la “nature en nous”. C’est cela que signifie une politique véritablement écologiste et pas seulement environnementaliste. Pour retrouver du sens et résoudre nos problèmes, des mesures doivent être prises sur les deux plans. Au final, c’est une logique vitaliste qui doit sous-tendre l’ensemble.

En réalité, l’écologie appartient avant tout à ceux qui reconnaissent depuis toujours l’existence d’une idée supérieure, au-dessus du libre arbitre des hommes. C’est dans l’image de l’arbre et de la forêt, dans la Nature qui se donne à qui sait l’apprivoiser que s’est toujours trouvé l’imaginaire des européens. Encore une fois, nous devons puiser dans cet imaginaire pour restaurer un équilibre perdu, pour ré-insuffler la vie dans nos peuples et nos communautés. C’est là que se trouve notre force, notre destinée. Voilà tout le projet national-écologiste : imaginer un monde meilleur, en accord avec notre nature profonde.

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