L’économie nationale-écologiste : libérale ou dirigée ?

Généralement, lorsqu’on aborde le débat de la meilleure philosophie économique, on nous demande de choisir un camp : économie libérale ou dirigée ? Une économie nationale-écologiste, elle, se caractérise d’abord par ses objectifs vitalistes et échappe à ce débat d’un autre siècle. Dans cet article, nous n’allons pas exposer un programme économique mais poser les bases d’une réorientation de l’économie autour d’objectifs sociaux et écologiques.

Le but de l’économie

Comme toujours, si on espère une bonne réponse, il faut déjà poser la bonne question. Celle que nous devons nous poser est : quelle est la meilleure philosophie économique pour un peuple ? Par cette formulation, on dégage un objectif : l’organisation économique doit servir le peuple.

Ainsi, l’objectif n’est pas simplement la performance de l’économie, au contraire de ce qu’affirment les libéraux.

vision surréaliste du quartier de la bourse avec des indicateurs de performances et des businessman

Le but n’est pas non plus d’aboutir à l’ « égalité » et l’effacement des classes sociales comme le professent les communistes.

parade militaire de l'armée soviétique sur la place rouge

Non, l’objectif doit être de servir le peuple. Il faut donc définir ce que cela recouvre. C’est ici que comprendre ce qu’est un peuple et quels sont ses intérêts est essentiel.

L’idée nationale-écologiste reconnaît la réalité du corps biologique que forme un peuple. Le premier objectif est donc de veiller à la survie de l’intégrité génétique de cet ensemble naturel dans le temps. Le second est d’en assurer le développement par la qualité et le nombre de ses individus. L’économie nationale-écologiste doit donc s’organiser pour concourir à ces intérêts prioritaires.

Cependant, les succès de l’école libérale et de la doctrine communiste doivent être analysés pour comprendre ce qu’ils révèlent sur la nature humaine.

L’économie libérale et le besoin de liberté de l’homme

Le libéralisme économique total est l’absence de règles administratives contraignantes pour tout ce qui touche à la vie économique. Un homme est libre de choisir son métier. Une entreprise est libre de commercer avec qui elle veut et de produire ce qu’elle désire. Les prix ne sont pas fixés arbitrairement mais résultent de l’ensemble des acteurs qui forment ce qu’on appelle le marché. Les contrats entre employés et employeurs n’ont pas à se soumettre à un code du travail. Les droits de douanes ou autre impôts sont minimaux.

Un tel système est particulièrement efficace dans la production de richesse. La mise en concurrence aboutit à une grande débauche d’énergie et d’astuces de la part des acteurs qui veulent survivre. Il est aussi efficace car le travail, le talent et l’audace sont récompensés. L’esprit de liberté propre aux hommes trouve aussi un vecteur d’expression. Choisir son métier, fonder son entreprise, permettent de faire résonner ce besoin d’aventure et de pouvoir qui sommeille au fond des hommes. Ainsi, si ce système peut s’avérer efficace, c’est parce qu’il s’appuie sur des qualités propres à la nature des hommes. La compétition, le goût de du risque, la soif de liberté… Le libéralisme permet à un certain nombre de qualité inhérente à l’homme de s’exprimer. D’où son succès.

quartier des affaires fourmillant de salariés au petit matin

Pourtant, ses défauts sont légions. Si on prône la liberté totale dans le monde économique, il est difficile de dire où celui-ci s’arrête. Devons nous accepter l’esclavage des enfants dans les mines ou les champs ? Au nom de la liberté de commercer, devons nous pouvoir vendre des drogues dures au supermarché ? La liberté de création doit-elle nous amener à autoriser la pornographie ? La recherche de main d’oeuvre corvéable à merci justifie-t-elle une immigration quitte à remplacer le peuple autochtone ? L’intégration forcée des femmes dans le salariat par le patronat est-elle bénéfique au bien-être des foyers ? La promotion de l’individualisme, visant à détruire les solidarités naturelles pour augmenter le périmètre du marché, contribue-t-elle au bonheur individuel ?

Ainsi, la nature humaine et l’efficacité dans la création de richesse commandent une certaine liberté dans l’entrepreneuriat et le commerce. Cependant, celle-ci ne peut pas être totale sous peine de déstabiliser l’ensemble de la société. Donner une liberté totale aux hommes sous prétexte qu’ils sont des acteurs de l’économie revient à placer le marché et l’argent tout en haut de l’échelle des valeurs. Cela est contradictoire avec l’objectif de servir le peuple que le national-écologisme donne à l’économie.

L’utopie marxiste contre l’exploitation de l’homme par l’homme

En ce qui concerne la pensée marxiste prônant l’abolition des classes sociales, celle-ci s’est toujours matérialisée en pratique par une économie gérée par la bureaucratie. L’économie dirigée révèle le plus souvent une inefficacité déconcertante dans la production de richesse. Celle-ci n’a prouvé ses bienfaits que dans les cas de projets colossaux, hors de portée des acteurs privés mais nécessaire à la collectivité. En effet, par le développement sur tout le territoire de moyens de communication, de transport, et d’accès à l’énergie, on créé un milieu propice à l’émergence d’acteurs économiques privés. Mais, de manière générale, l’économie planifiée déresponsabilise l’homme. Il n’éveille pas en lui des sentiments qui pourraient le porter à l’efficacité, l’ingéniosité et l’ambition.

immense chantier d'un canal en construction

Les leçons à tirer du communisme se trouvent plutôt dans les causes de son essor. C’est l’avarice bourgeoise du monde libéral occidental du 19ième siècle qui porte cette responsabilité. Le travail des enfants en usine, l’absence de norme de sécurité, des journées de 12h, des salaires de misères, l’absence de congés, des femmes arrachées à leur foyers… La classe bourgeoise, occupée à compter ses sous, aura beau jeu de se plaindre de l’émergence d’un marxisme violent dans les rues. Le coeur des hommes ne supporte pas l’injustice, et le marxisme a exploité ce sentiment fort. On ne peut balayer d’un revers de main l’histoire du socialisme ou du communisme sous peine de réitérer les erreurs qui ont amené à son émergence.

Ainsi l’économie doit, par le travail, pouvoir assurer la prospérité et le bonheur matériel à chacun. Mais il n’est pas question d’accepter la prédation de l’homme par l’homme. Il n’y a pas plus de raison de permettre les agressions physiques dans la rue que de permettre l’exploitation brutale d’un homme par un autre. Toutes deux sont des violences, certes de nature différente, à proscrire.

L’économie nationale-écologiste

L’économie nationale-écologiste se caractérise finalement plus par ses objectifs que sa méthode. Ses objectifs vont de pair avec ceux du national-écologisme, à savoir concourir à la vitalité de l’ensemble du peuple. L’efficacité du libéralisme économique nous révèle combien il est important d’insuffler de la liberté dans l’entrepreneuriat et le commerce. L’épopée communiste nous alerte sur les violences sociales et économiques qu’il faut surveiller. De la même manière, les échecs de la société industrielle et du consumérisme nous indiquent que l’économie doit s’inscrire dans des projets larges qui donnent du sens aux hommes et au peuple. Elle ne doit pas elle-même devenir l’objectif.

Mais finalement, une économie nationale-écologiste doit être adaptée à un peuple spécifique. La création de richesse permet le confort matériel qui est nécessaire au bonheur individuel et à l’accroissement démographique. Mais l’activité économique est indissociable des autres activités sociales. Elle doit être régulée pour servir l’esprit vitaliste du national-écologisme. C’est avant tout un esprit pragmatique mais sûr de ses objectifs qui doit gouverner la politique économique.

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