Le futur qui nous attend

Il est à peu près évident pour tout le monde que notre système actuel est en bout de course. Tout le monde le sait, à commencer par ses dirigeants eux-mêmes. Les analyses fleurissent sur ce qui constitue en réalité la fin d’un cycle civilisationnel. Alors que tout leur échappe, nos “élites” deviennent toujours plus tyranniques afin de maintenir leur pouvoir dans le présent et le futur.

Cet article va remettre en contexte notre situation actuelle, ainsi que notre avenir si nos élites réussissent à réaffirmer leur position.

Décadence ?

Toute civilisation naît dans le chaos par la volonté d’hommes exceptionnels, forgés dans le sang et la sueur d’une époque difficile. La civilisation naît dans l’adversité et porte l’énergie d’une vision nouvelle ; elle meurt dans le confort et le matérialisme. De Nietzsche à Spengler en passant par Faye et John Glubb, tout philosophe qui s’intéresse à la question historique de l’Europe établit un tel constat. Toute civilisation connaît ses phases, initialement de conquête puis de prospérité, ensuite de doute et enfin de décadence.

Une civilisation avec une architecture classique, d'abord prospère puis décadente
Notre société actuelle est à droite de l’image, si ce n’était pas clair

Cette notion de cycle est profondément ancrée dans la mythologie indo-européenne. C’est la notion “d’âge” : âge d’or, âge de fer, etc. Je n’ai pas besoin d’expliquer au lecteur que la civilisation européenne est en bout de course. Voilà la situation historique de l’Europe. Surendettée. Démoralisée. La seule chose qui lie encore les gens est une recherche constante du plaisir, de la facilité, de l’argent gratuit, comme des vautours se battant pour les restes d’une carcasse putride.

Au milieu de ce charnier se tiennent nos élites, fières de leur médiocrité. Une poignée d’oligarques captent la quasi-totalité des richesses, et ils nous parlent d’égalité. Des mouvements non-violents sont dissous à tour de bras, des penseurs emprisonnés, et on nous parle de liberté. Les communautés organiques sont détruites, et on nous parle de fraternité.

La vision de nos élites

A gauche, on entend parfois que nos élites souhaitent instaurer le fascisme. Des fascistes dirigeraient une société multiculturelle jusqu’à en mourir ? De l’autre, à droite, on entend souvent que nos élites sont communistes. C’est à la limite plus crédible, notamment avec les propositions du forum économique mondial. Néanmoins, Jeff Bezos, Klaus Schwab, Bill Gates ne me semblent pas rêver de la collectivisation des moyens de production.

En réalité, la vision de nos élites est une technocratie autoritaire. Plus précisément, c’est une technocratie autoritaire néolibérale/managériale. Toute société a besoin d’une source de légitimation et d’un clergé. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose en soi, mais les gens semblent l’oublier. Au Moyen-Âge, c’était Dieu et l’Eglise. Avec la Révolution, c’était le peuple et les saintes élections. Aujourd’hui, c’est la très sainte Science et les “scientifiques”. Pourquoi voter si l’on peut organiser la société de manière parfaitement rationnelle par le biais d’experts ? Voilà la question que posent nos élites. L’individualité, l’humanité, la créativité, les émotions sont superflues dans un monde parfaitement régimenté.

La technocratie, concrètement

De manière concrète, la technocratie qui nous attend s’organise selon trois pôles qui existent déjà :

  • Le pôle financier, dont le rôle est de superviser la société par le contrôle des flux monétaires. Ce sont les banques centrales, banque privées, instituts de crédits et fonds de pension.
  • Le pôle technologique, dont le rôle est de relayer l’idéologie du système, d’assurer concrètement la surveillance des individus ainsi que de fournir un anesthésiant de première ligne : le divertissement.
  • Le pôle pharmacologique, qui s’occupe en dernier recours des réfractaires, des mécontents et des malheureux par une action chimique directe : Xanax, Prozac, ou même des drogues à proprement parler.

Voilà votre futur. Vous serez une bouche inutile, locataires jusqu’à même vos vêtements. La banque centrale vous concèdera une pitance sous la forme de revenu universel (moyennant soumission), Netflix s’assurera que vous trouvez ça génial et Pfizer sera là si jamais vous avez un coup de mou. Drogué à l’argent gratuit, drogué aux séries multiculturelles, drogué tout court. Une société de zombies.

Zuckerberg marchant à côté d'une foule portant des casques de réalité virtuelle
Source : https://www.facebook.com/zuck/posts/10102665126861201?pnref=story

Bien sûr, l’ensemble sera légitimé selon une logique de gestion de crise et d’urgence constante. Pandémies, alarmisme climatique, guerres sont au menu. La crainte existentielle des blancs, logique face à la fin de leur civilisation, sera redirigée et amplifiée vers des problèmes qui appellent à toujours plus de contrôle, toujours plus “d’expertise”.

Notre futur : une nouvelle ère

Le principale force du système est sa capacité à intégrer ses critiques dans une logique de marché. Pour cette raison, il y a longtemps que la critique marxiste n’a plus d’intérêt. Comme nous en parlions dans un autre article, elle s’adressait à des prolétaires faisant face à un capitalisme dur, travaillant jusqu’à 18 heures par jour dans des conditions déplorables. Le capitalisme s’en est parfaitement accommodé grâce à sa mutation consumériste. Aujourd’hui, “être un rebelle” est une identité de substitution comme une autre, avec ses codes vestimentaires, ses symboles, etc. Le réfractaire véritable ne se distingue pas à la couleur de ses cheveux.

Aujourd’hui, nous avons le choix entre deux types de sociétés : une société artificielle ou une société organique. Je ne crois pas que nos élites parviendront au bout de leur projet. Cela fait déjà des décennies que nos sociétés sont en soins palliatifs. On ne réanime pas les morts. C’est vers le futur, vers une réjuvénation et une remise à jour de qui nous sommes que se trouve notre destin.

Afin d’arriver au but, nous devons reconnaître que nous sommes une civilisation en état de mort cérébrale. Nous devons reconnaître que tout ce que nous tenons pour “moral” n’est pas forcément bon et certainement pas universel. Cela implique d’être radical dans les idées. Nous sommes dans une situation telle que toute proposition de bon sens paraît irréaliste ou folle.

Pour autant, notre époque est réellement spéciale. Traditionnellement, les changements de société et d’idéologie sont déterminés par des changements technologiques. Par exemple, c’était le cas avec la mondialisation des échanges commerciaux autour de 1600, puis avec la révolution industrielle, qui ont permis l’avènement d’une bourgeoisie avide de gains avec l’argent pour seule boussole morale. Aujourd’hui, tous les paradigmes s’effondrent et la société s’apprête à voler en éclats, ouvrant un immense champ des possibles. Tel un arc trop tendu, la flèche du destin doit s’envoler. Soyons le bras qui vise juste et abat l’ordre ancien pour en ériger un nouveau, plus juste et plus vrai. Avec de la volonté, tout est possible.

Société organique, biocivilisation, ou société national-écologiste : le nom importe peu. Seul un projet aussi politique qu’esthétique, aussi identitaire que véritablement écologiste peut rallier les masses et fournir un socle stable pour un monde plus sain, plus stable, plus juste et naturel. Ce que nous voulons, c’est un monde fait de familles et de communautés organiques, de nature et de progrès positif, de relations économiques humaines où chaque homme est maître de son destin.

Notre futur est clair. Technocratie ou retour à l’ordre naturel, à nous de choisir.

Une statue grec visant un arc vers un horizon par delà l'océan avec un arc-en-ciel