La polémique des tomates bio sous serre
La dernière polémique dans le monde de l’agriculture concerne la production française sous serre de tomates biologiques. J’ai dû me coltiner cet article écrit par un bobo journaliste de 20min qui nous affirme que c’est « complètement irrationnel ».
J’énumère ses deux arguments.
Le premier me fatigue. C’est l’argument des rejets de CO2. Ce journaliste breton Camille Allain est typique des bourgeois-bohèmes. Ils rêvent d’une certaine reconnexion à la nature et d’une simplicité retrouvée de la vie. Ils ont en cela un sentiment réactionnaire positif face à la société de consommation. Cependant, ils n’ont ni la carrure ni le courage pour assumer ce sentiment et le faire fructifier, en toute indépendance d’esprit, vers les conclusions logiques. Ils en restent notamment, comme des enfants toujours assis sur le banc de la primaire, à admettre la thèse absurde du système sur le réchauffement climatique d’origine humaine dû aux émissions de CO2. Ces gens-là ne tirent pas leur conclusion à la lumière de la vérité mais dans le souci de la validation sociale. Cette arnaque sera abordée dans des articles futurs. Je vous encourage à parcourir l’excellent site climato-realistes.fr.
Le deuxième, romantique, nous affirme que ce n’est pas bien de manger des produits hors saison. Je ne dis pas que c’est bien, néanmoins je pense que nous avons d’autres priorités. Comme produire suffisamment de nourriture pour la population tout en éliminant les produits chimiques dangereux de notre assiette. C’est aujourd’hui une véritable urgence sanitaire et écologique. Celle-ci est bien plus importante que de savoir si on mange des tomates deux mois trop tôt dans l’année.
En fin de compte, cet article 20min met encore une fois le focus écologique sur l’histoire du réchauffement causé par les pets de vaches normandes ou la Twingo de votre tante. Cela participe du détournement de l’attention du public sur les questions écologiques et sanitaires réelles de notre temps.
Quelques vrais problèmes écologiques et sanitaires
En ce moment, de nombreux problèmes de santé se multiplient parmi la population. Nous pouvons citer la recrudescence des cancers chez les jeunes, avec +80 % de cas sur les 30 dernières années pour les moins de 50 ans. Les maladies auto-immunes aussi, comme les allergies, le diabète ou l’eczéma augmentent fortement. En l’espace de 10 ans, le nombre d’enfants touchés par l’autisme est passé de 1 sur 150 à 1 sur 40.
On suspecte que ces maladies sont liées de manière sensible aux divers produits chimiques dangereux que nous ingérons. Il y a, bien sûr, les pesticides. On en retrouve des traces dans les fruits et légumes y compris labellisés « biologiques ». Il faut mentionner les polluants éternels « PFAS » qu’on retrouve partout notamment dans l’eau. Ces molécules de carbone et de fluor se dégradent sur des centaines voire des milliers d’années. On les accuse d’être cancérigènes, neurotoxiques, reprotoxiques ; ce seraient aussi des perturbateurs endocriniens. Parlons aussi des nitrites utilisés comme conservateurs. Ceux-ci sont cancérigènes, néanmoins présents dans la grande majorité des produits de charcuterie.
La bulle sanitaire
Une politique nationale-écologiste demande la mise en place d’une véritable bulle sanitaire autour de chaque individu. Les objets touchés, les aliments ingérés et l’air inhalé doivent être sans conséquence négative à court, moyen ou long terme pour l’humain. L’homme a grandi au sein de la nature. Il n’a été amené qu’à rencontrer un nombre limité de molécules ou de matériaux au contact desquels il sait bien réagir. L’essor industriel récent a considérablement changé cet environnement et amené des substances dangereuses près de l’homme. Il est temps de refaçonner un environnement entièrement biocompatible pour l’homme.
A cette fin, il faut bien sûr une politique courageuse et non soumise aux diverses puissances d’argent : agroalimentaire, industrie chimique et pharmacologique…
L’avenir des cultures
L’avenir de l’agriculture est de se passer des produits qui peuvent abîmer l’écosystème (empoisonner les animaux, appauvrir la terre, polluer les eaux…) et intoxiquer le consommateur. L’utilisation de ces produits chimiques dans nos champs doit impérativement constituer une parenthèse dans l’histoire de l’humanité. Cependant, cet objectif doit s’accompagner d’une production suffisante pour nourrir la population.
La technologie peut apporter sa contribution à ce défi. Les serres qui permettent de faire pousser des plantes dans un environnement idéal par injection de CO2 et chauffage sont une solution d’avenir. Elles permettent déjà de diminuer l’utilisation d’engrais chimiques et pesticide. La mécanisation de l’agriculture donne aussi des résultats impressionnants et s’améliorera encore avec une robotisation accrue. Elle permet même de se passer de désherbants chimiques.
La lutte biologique qui consiste à trouver la parade à un champignon nocif ou un insecte ravageur dans le monde du vivant a fait ses preuves et demeure une solution d’avenir.
Imaginez des drones qui répandraient en quelques minutes une réponse biologique ciblée lorsqu’ils auraient repéré et identifié une menace dans le champ.
Il est nécessaire de renouer avec une vision à long terme et une pratique patiente des cultures. Il convient de mettre en valeur la diversité des variétés de chaque végétal cultivé pour qu’il soit le mieux adapté à son environnement. Cela peut donner des plantes qui résistent mieux aux maladies ou aléas climatiques.
Une relation de transparence avec le consommateur
Le consommateur, par ses choix d’achats, a une grande influence sur la qualité des produits. Il faut encore qu’il soit bien informé sur ceux-ci. L’Etat doit instaurer une plus grande transparence et imposer une honnêteté maximale dans l’étiquetage. L’exemple de ce reportage RMC sur la charcuterie et les fromages corses est sans appel.
Vers une agriculture moderne et vraiment biologique
Un contexte économique et politique favorable est nécessaire pour trouver la bonne voie.
Contexte économique, car on ne peut inciter à des pratiques vertueuses tout en important des produits étrangers qui échappent à nos normes agricoles.
Contexte politique, car il faut fixer un objectif clair de production sans produits dangereux pour l’environnement et/ou le consommateur, tout en maintenant une production à un niveau satisfaisant. Une bonne dose de liberté individuelle est nécessaire. De nombreuses contraintes réglementaires, comme par exemple sur les semences paysannes, doivent être levées pour favoriser l’expression de l’intelligence et l’émergence de modèles agricoles pertinents et sophistiqués. Le politique doit absolument être au-dessus des intérêts financiers qui menacent le bien collectif.
En résumé, il faut adopter une approche archéofuturiste où la robotique et la biologie modernes côtoient la sagesse du paysan ancré dans la nature pour produire en abondance les meilleurs produits agricoles.